Les corrompus sont à l’ordre du jour.
Mais les jeunes ne doivent pas accepter la corruption comme s’il s’agissait d’un péché ordinaire, ils ne doivent jamais s’y habituer, car ce que nous laissons passer aujourd’hui se représentera demain, jusqu’à ce que nous en prenions l’habitude et que nous en devenions nous-mêmes un rouage indispensable.
Les jeunes et les anciens partagent la pureté, jeunes et anciens nous devons être fiers de nous retrouver – propres, purs et sains – pour imaginer un parcours de vie commune indemne de toute corruption.
Je tiens à bien expliquer l’idée de pureté en tant que concept qui rassemble les jeunes et les vieux.
Les gens sont purs parce qu’ils n’ont pas connu la corruption dans leur chair, ils sont dans une certaine mesure façonnables par le présent, à un point qui peut même se révéler dangereux, parce que la pureté que nous vivons peut se transformer en quelque chose de laid, d’impur et de sale, surtout si nous devons affronter des tentatives répétées de prosélytisme et autant d’invitations à se conformer à la masse.
Avec la vieillesse – du moins en général, car il y a hélas des cas particuliers pour lesquels il n’en va pas ainsi – les êtres humains reviennent dans une certaine mesure à leur état de « pureté », ils ont perdu le désir du succès, la soif du pouvoir, ils ne sont plus conditionnés par l’éphémère comme ils pouvaient l’être à l’âge adulte.
Et attention : même un vieux repenti, qui a fait autrefois partie des corrompus, peut se révéler utile à la croissance des jeunes.
En effet, il connaît les mécanismes de la corruption, il les a reconnus et identifiés, de sorte qu’il peut indiquer à un jeune comment éviter d’y tomber en partageant avec lui son expérience, et lui expliquer comment ne pas finir comme lui.
Nous en revenons donc à l’importance du témoignage.
« Dieu est jeune, Conversation avec Thomas Leoncini », livre publié en 2018.