Débutée le 4 août 1789 à sept heures du soir, elle se prolonge après minuit, jusqu’à deux heures du matin. C’est un événement fondamental de la Révolution française, puisque, au cours de la séance qui se tenait alors, l’Assemblée constituante met fin au système féodal. C’est l’abolition de tous les droits et privilèges féodaux ainsi que de tous les privilèges des classes, des provinces, des villes et des corporations, à l’initiative du Club breton, futur « Club des Jacobins ».
« Un païsant portant un Prélat, et un Noble. Allusion aux impôts dont le poids retombait en entier sur le peuple : MM les Eclésiastiques et les Nobles non seulement ne payoient rien, mais encore obtenoient des graces, des pensions qui épuisoient l’état, et le Malheureux cultivateur pouvoit a peine fournir à sa subsistance. »
» Dans la nuit, le « club breton », groupe de députés précédemment destiné à débattre à l’avance les sujets qui devaient être traités aux États généraux relatifs à la Bretagne, est prêt à des concessions. C’est le duc d’Aiguillon, l’un des plus grands propriétaires du royaume qui est chargé de défendre cette solution propice au maintien de l’alliance du tiers état, de la noblesse libérale et du bas clergé dans l’esprit des événements de juin. Mais c’est le vicomte de Noailles, cadet de famille pauvre, qui prend d’abord la parole, relayant les doléances et demandant l’abolition des droits féodaux, afin de ramener le calme. Puis c’est au tour du duc d’Aiguillon de proposer dans sa motion l’égalité fiscale, l’abolition des servitudes et le rachat des autres droits féodaux et seigneuriaux. Le clergé propose la suppression du droit de chasse puis de la dîme. «