Monsieur Alain MARTY
Mairie
11 place Pierre Messmer
57400 SARREBOURG
Objet : votre lettre du 27 avril
Monsieur le Maire,
J’imaginais que nous avions épuisé le sujet.
Mais je constate que vous voulez encore poursuivre la campagne sur la partie Santé de mon programme, consacrée à la défense de notre Hôpital et de ses services.
Je réponds donc à votre lettre du 27 avril, dont je constate que le ton s’est considérablement adouci, ce dont je me réjouis.
Je vous rappelle que mon premier courrier était une démarche bienveillante en faveur de la démocratie qui est un bien précieux pour l’Humanité toute entière. De là, vous avez foncé tête baissée dans un combat agressif, surprenant et totalement hors-sujet.
Cette agressivité est effectivement prégnante dans notre société. Vous en décrivez les causes, en oubliant soigneusement la plus importante, celle qui sape les fondements du bien-vivre ensemble, je veux parler de la corruption des élus et de leur insultante impunité.
Vous clôturez votre couplet sur la fraternité par une citation du Général de Gaulle, à laquelle je souscris pleinement. J’y ajouterais cependant une autre, bien moins connue mais toute aussi importante, du même auteur : « Tout peut, un jour, arriver, même ceci qu’un acte conforme à l’honneur et à l’honnêteté apparaisse en fin de compte, comme un bon placement politique ».
Malgré les bonnes intentions que vous affichez, vous restez obsédé par votre volonté de me faire revenir sur mes propos de campagne relatifs à notre Hôpital.
Je vais donc, et pour la dernière fois, y répondre :
1/ Sachez que chacune de mes publications repose sur des documents, témoignages, attestations et sur des sources particulièrement bien informées.
2/ Bien entendu, le maintien de la maternité à Sarrebourg serait une excellente chose, à condition que la sécurité et la qualité des soins soient optimales.
Vous comprenez bien qu’avec une population qui a diminué de près de 10% depuis votre élection en 1989 cela a aussi entraîné une baisse importante de la natalité.
L’ARS se trouve donc devant une situation inextricable.
Cette baisse des naissances est donc bien la conséquence de votre politique municipale qui n’a visiblement pas assez développé notre attractivité.
Vos multiples qualités de maire, de président du Conseil de surveillance de notre Hôpital, de médecin et de gynécologue font de vous le premier responsable de cette dégradation à un tel point de non-retour.
Vous ne pouvez pas vous en dédouaner. Si c’était l’inverse, vous vous en vanteriez et à juste titre.
Pour parler chiffres, comment assurer un service adapté alors que la médecine moderne coûte de plus en plus cher et que les personnels sont de plus en plus spécialisés ?
Comment amortir les coûts fixes avec de moins en moins de naissances ?
Voilà pourquoi à peine 12 jours après le premier tour de l’élection, les services de pédiatrie et de maternité ont été transférés à Saverne, sous prétexte de Covid-19.
Selon mes informations, notre Hôpital restera bien MCO, mais ce qui est lourd devrait aller à Saverne. Sarrebourg ne conserverait que la Médecine, la Chirurgie, l’Obstétrique en hôpital de jour.
Ce qui est particulièrement regrettable car nous sommes éloignés des grandes métropoles, contrairement à Saverne.
La logique aurait donc voulu que Sarrebourg reste l’épicentre d’une offre de soins complète, et c’est précisément là où vous auriez dû être inventif et coopératif avec les autorités.
Vous osez vous présenter à chaque fois avec le même programme, celui de sauver l’Hôpital et vous en appelez à chaque occasion, et de manière indécente, à la mémoire de Monsieur Pierre Messmer.
La différence entre lui et vous est qu’il a eu l’humilité et la sagesse de se retirer lorsqu’il considérait ne plus être en mesure d’apporter les réponses aux problématiques de son époque.
Vous, vous ne comprenez pas les mutations actuelles, mais contrairement à Monsieur Messmer, vous avez été contraint de vous représenter en raison des divisions dans votre clan.
Vous avez réussi le tour de force de reproduire au niveau local la haine Sarkozy/Fillon/Juppé.
Perdre la ville vous aurait exposé au risque de voir le système que vous avez mis en place depuis 31 ans s’écrouler.
En toute transparence, j’adresse copie à l’ensemble des conseillers municipaux.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Fabien KUHN
Une réflexion sur « Lettre n°3 au maire »
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