Objet : Validations des PV du 9 et du 23 octobre
Monsieur le Maire,
Je reviens sur vos 2 PV qui appellent de ma part les observations et constats suivants :
1. Centre Socio-culturel :
1.1 Selon le RL du 10 octobre 2023 vous avez déclaré concernant la « fermeture du resto du centre socioculturel » lors du conseil du 9 octobre : « Alain Marty a tenu à clarifier les choses. Notamment parce que la Ville, dans ce dossier, n’a pas la main et qu’elle ne pourra en rien influer sur la décision prise par l’association. « L’association du centre socioculturel est indépendante, a insisté le maire. Depuis 2016, suite à l’évolution de la législation sur la prise illégale d’intérêts, la commune n’est plus membre de son conseil d’administration. Nous n’avons aucune responsabilité dans sa gestion. » »
1.2 Votre PV du 9 octobre ne fait pas mention de 2016 ni de prise illégale d’intérêts car vous y avez seulement inscrit : « Le maire rappelle que le centre socioculturel est administré par un conseil d’administration. Depuis la refonte de ses statuts il n’y a plus de représentants de la commune au sein du conseil d’administration. La fermeture du restaurant social qui intervient de façon assez brutale est une décision du conseil d’administration du centre socioculturel. »
1.3 Selon l’article du RL du 25 juin 2023 sur l’assemblée générale du 24 juin 2023 : « La Ville ne siège plus au conseil d’administration : Une assemblée générale extraordinaire a vu fondre à 0 le nombre de sièges de droit garantis à la Ville au conseil d’administration du centre socioculturel de Sarrebourg. Une obligation légale imposée pour prévenir tout risque de conflit d’intérêts, la Ville étant un des financeurs du centre. » Le titre de l’article est prémonitoire : « Le restaurant pèse sur les comptes du centre socioculturel de Sarrebourg ». En réalité vous étiez d’ailleurs présent à cette AG parce que la ville y était encore représenter contrairement à votre mensonge au RL comme quoi vous vous seriez retiré en 2016 pour respecter la loi sur les conflits d’intérêts. Malheureusement, comme vous en avez l’habitude vous ne respectez pas cette loi qui a valu à Eric Dupond-Moretti d’être jugé par la CJR et qui peut vous valoir demain d’être condamné et d’entraîner dans cette illégalité nos collègues notamment Mme Bernadette PANIZZI et M. Philippe SORNETTE présents à l’AG qui sont pourtant d’une parfaite bonne foi.
1.4 Lors du huis clos n°4 vous avez refusé d’abroger la délibération DCM n°2020_44. C’est une reconnaissance implicite de l’existence de cette délibération et donc que nos quatre représentants légaux Mmes Bernadette PANIZZI, Louiza BOUDHANE, Sophie MAISSE-OLIGSCHLAGER et M. Philippe SORNETTE siègent encore aujourd’hui au conseil d’administration. Cette délibération DCM n°2020_44 n’étant pas abrogée, elle est donc toujours opérante. En toute conscience vous leur avez fait commettre une prise illégale d’intérêts le 3 juillet 2023 ce qui rend aussi la délibération DCM n°2023_75 illégale. Si vous respectiez enfin la loi vous auriez mis à l’ordre du jour de ce conseil une délibération pour abroger la délibération DCM n°2020_44 comme l’a fait par exemple la commune de Gières (PJ1).
1.5 La délibération DCM n°2023_75 (PJ2) est donc illégale selon l’article L. 2131-11 du CGCT : « Sont illégales les délibérations auxquelles ont pris part un ou plusieurs membres du conseil intéressés à l’affaire qui en fait l’objet, soit en leur nom personnel, soit comme mandataires » et pénale selon l’article 432-12 du code pénal : « Le fait, par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public ou par une personne investie d’un mandat électif public, de prendre, recevoir ou conserver, directement ou indirectement, un intérêt quelconque dans une entreprise ou dans une opération dont elle a, au moment de l’acte, en tout ou partie, la charge d’assurer la surveillance, l’administration, la liquidation ou le paiement, est puni de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 500 000 €, dont le montant peut être porté au double du produit tiré de l’infraction. ». Le PV du vote du 3 juillet 2023 est très clair sur leur présence indiscutable : « Présents : […] Mme Bernadette PANIZZI, M. Philippe SORNETTE, Mme Sophie MAISSE-OLIGSCHLAGER […]. Absents excusés : Mme Louiza BOUDHANE qui donne procuration à Mme Bernadette PANIZZI (sauf pour la délibération n°2023/74). 6°) Centre socioculturel : avenant à la convention de mise à disposition et de gestion financière des équipements : Le conseil municipal, sur proposition de la commission des finances réunie le 22 juin 2023, après en avoir délibéré, DECIDE avec 29 avis favorables : 1 °) D’approuver l’avenant de la convention de mise à disposition et de gestion financière des équipements du centre socioculturel à l’association « centre socioculturel de Sarrebourg » qui avait été signée le 22 septembre 2018 » J’étais absent ce jour-là. Le seul élément que vous nous avez communiqué est l’annexe « 7. Projet avenant gestion équipements CSC » (PJ3). C’est une page unique assez opaque, sans informations précises et sans la copie de la convention. Toute opération conclue avec le Centre comme toute participation, directe ou indirecte, au processus de contractualisation ou de paiement avec elle, pourra consommer le délit de prise illégale d’intérêts. C’est comme pour la délibération RPR 8°C (n°2022-42) pendante devant le Tribunal administratif dont j’ai déjà adressé copie intégrale de la procédure judiciaire au conseil, il fallait que ces 4 conseillers municipaux intéressés se déportent. Si j’avais été présent je les aurai alertés.
1.6 Enfin pour être complet je cite ma lettre n°29 du 20 octobre 2023 : « – La raison qui vous a conduit à vous retirer du conseil d’administration du Centre est ma réplique du 14 janvier 2023 à votre mémoire en défense n°2 dans l’affaire RPR 8°C pendante devant le Tribunal administratif (PJ2-PJ3) : « 6.3 Selon le Guide de Déontologie 2021 de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (PJ39) au point « 1.2.2.2 Le cumul d’un mandat ou d’une fonction publique avec un mandat ou une fonction au sein d’un organisme de droit privé du secteur public » est assez éclairant et devrait inspirer M. MARTY : « — Les associations : L’association étant une personne morale de droit privé, ses intérêts ne sauraient être perçus comme convergents avec des intérêts publics, même lorsque cette association est créée à l’initiative de la collectivité. Les associations peuvent notamment recevoir des subventions de la collectivité que l’élu représente. Un responsable public qui prend une décision ou participe à un vote concernant une association dans laquelle il exerce des fonctions de président, de membre du conseil d’administration ou de tout autre organe, commet un délit de prise illégale d’intérêts qui l’expose à des risques déontologiques. Dès lors, il incombe aux élus locaux de se déporter de toute décision relative aux associations où ils exercent des fonctions, même à titre bénévole, en tant que représentant de la collectivité, notamment les décisions leur octroyant des subventions et portant sur les contrats susceptibles d’être conclus avec elles. » Vous voyez combien il est facile de respecter la loi pour le plus grand bien de tout le monde.
Demande de modification du PV : Étant donné que les faits sont incontestables et que vos propos sont a minima incomplets, qu’ils ne comportent pas d’attaques personnelles, qu’ils concernent la gestion de notre ville, je vous demande de rectifier votre PV du 9 octobre en y intégrant vos propos exacts retranscrits dans le compte-rendu du RL et que vous n’avez pas démenti : « Depuis 2016, suite à l’évolution de la législation sur la prise illégale d’intérêts, la commune n’est plus membre de son conseil d’administration. Nous n’avons aucune responsabilité dans sa gestion. » Votre prise de parole ne doit pas être tronquée car la jurisprudence est très claire sur le sujet : « Les élus disposent du droit de faire connaître leurs déclarations en conseil municipal dans le cadre d’un document qui les authentifie. Aussi, les interventions des orateurs ne sauraient être supprimées des procès-verbaux de séance. » (CAA Marseille, 21 janvier 2003, Philippe Adam, n° 99MA00553). Sans oublier évidemment votre définition du 15 mai 2023 d’un PV : « Ce qui intéresse le procès-verbal sont les actes qui engagent la collectivité, ainsi que les décisions en faveur de Sarrebourg et des Sarrebourgeois, les querelles de personnes n'y ont pas d'intérêt. » Encore faut-il que les décisions soient prises dans la légalité absolue.
2. On retiendra du huis clos n°4 :
2.1 Vous n’avez pas procédé au vote qui est une obligation légale pour imposer un huis clos et pourtant vous avez inscrit dans votre PV : « Conformément à l’article L2121-18 du CGCT le maire demande au conseil municipal de bien vouloir traiter les questions de Monsieur Kuhn à huis clos. En l’absence d’opinions contraires, le huis clos est adopté. Le maire répond aux questions de Monsieur Kuhn concernant le centre socioculturel, la nouvelle directrice générale des services et la politique de la jeunesse. PLUS PERSONNE NE DEMANDANT LA PAROLE, LA SEANCE EST LEVEE A 18H58 » Si vous aviez mis aux voix ce huis clos n°4 alors j’aurai bien évidemment voter contre comme à chaque fois d’ailleurs que vous nous imposez cette procédure bâillon antidémocratique juste pour ne pas répondre à mes questions légitimes et d’intérêt général. Le pire c’est que même pendant le huis clos vous ne répondez pas.
2.2 Le Guide de l’élu local est très clair : « Vote préalable : Le vote préalable du conseil décidant le huis clos est indispensable : sans ce vote préalable la séance est irrégulière. Circonstances : La réunion à huis clos est réservée aux cas exceptionnels, lorsque certaines questions ne peuvent sans danger, pour les intérêts communaux être discutées en public. Le huis clos peut être décidé dans tout domaine, mais doit être justifié par un intérêt public. Le tribunal administratif n’a pas à apprécier l’opportunité de la décision du conseil de se réunir à huis clos. Cependant le conseil municipal ne peut systématiquement siéger à huis clos sans risquer une éventuelle sanction du tribunal. »
Demande de modification du PV : Veuillez corriger votre PV en le rendant fidèle à la réalité c’est-à-dire que vous avez omis de procéder à un vote et que si tel avait été le cas j’aurai évidemment voter contre car ce huis clos ne relève pas du motif d’intérêt public exigé dans le guide de l’élu local.
3. Notre nouvelle DGS :
3.1 Concernant mes questions relatives à notre nouvelle Direction Générale des Services dirigée depuis le 1er octobre 2023 par Mme Julia MENGIN vous avez préféré là encore ne pas me répondre. Vous avez fait des circonvolutions pour expliquer qu’elle n’est pas notre DGS à tous ce qui sous-entend qu’elle serait donc à votre service exclusif. Dès lors un retour au réel s’impose.
3.2 Selon la « Charte de Déontologie et Éthique des directeurs généraux des collectivités territoriales et de leurs établissements publics » du Syndicat National des Directeurs Généraux des Collectivités Territoriales (SNDGCT) dont est membre notre nouvelle DGS, tout DGS a comme devoir principal : « 2 – Le devoir de probité et d’exemplarité : Le service de l’intérêt général et de la collectivité publique exige implication, honnêteté, exclusivité, désintéressement et indépendance. La/le DGS clarifie les procédures de décisions et de contrôles permettant de prévenir les conflits d’intérêts. Le devoir de probité le conduit à rejeter systématiquement les pressions et influences qui peuvent altérer son action dans l’exercice du service public. La/le DGS doit développer une culture de l’exemplarité auprès de l’encadrement et de l’ensemble des agents de sa collectivité. La crédibilité de l’action du service public et la confiance des citoyens.nes reposent sur la capacité de la/du DGS à mettre en œuvre au sein de ses services les règles dont elle/il veille à la bonne application par le reste de la collectivité. »
3.3 Comme en témoigne sa profession de foi de 2018 pour obtenir un second mandat, Mme MENGIN a même été élue de ce syndicat : « Jour J ! Lors des élections professionnelles, 5,2 millions d’agents publics sont appelés à voter pour choisir leurs représentants du personnel siégeant dans les organismes consultatifs de la fonction publique (CT, CAP, CCP) pour un mandat d’une durée de quatre ans. Julia Mengin est membre titulaire de la CAP-A en 2014-2018 et se représente pour un second mandat. Elle nous explique son engagement… »
3.4 Selon le Président du SNDGCT, M. Stéphane PINTRE : « Les DGS ont un rôle majeur à jouer dans la sensibilisation de leurs élus à l’importance de la hauteur des enjeux déontologiques et éthiques, des responsabilités et de l’importance stratégique de leur fonction. »
3.5 Je vous prie donc de ne jamais influencer aucune des décisions de notre nouvelle DGS car selon la charte de son syndicat elle est uniquement au « service de l’intérêt général et de la collectivité publique ».
4. Politique de Jeunesse :
4.1 Vous avez refusé de créer un Conseil Des Jeunes de moins de trente ans au prétexte que vous avez déjà crée un conseil municipal des enfants scolarisés en primaire.
4.2 Vous avez refusé de rendre des comptes sur l’état de nos écoles au prétexte que vous traiteriez ce point lors d’un prochain conseil municipal. Sans oublier que vous ne vous avez pas transmis le PV de la Commission Travaux du 11 octobre 2023, qui est d’ailleurs la seule depuis près de 18 mois.
5. Rappel au règlement :
5.1 Vous nous avez adressé le lundi 6 novembre 2023 à 15h06 vos 2 PV avec une réplique « avant le 20 novembre » soit un délai de treize jours contre quatorze du temps de notre ancien DGS M. Christophe DAUFFER. Ce qui fait que désormais il faut vous l’envoyer le dimanche. Je rappelle 2 exemples qui prouvent qu’avant vous respectiez ce point de notre règlement intérieur : 1) Réception le mardi 23 mai 2023 à 10h39 du PV du 15 mai 2023 réplique avant le mercredi 7 juin. 2) Réception le lundi 17 juillet 2023 à 17h29 du PV du 3 juillet 2023 réplique avant le mardi 1er août. Vous avez donc inventé un nouveau motif d’illégalité, dans ce domaine vous faites preuve d’une créativité incroyable !
5.2 Je vous prie de respecter à nouveau l’article 34 de notre règlement intérieur sur ce point crucial : « Le procès-verbal est arrêté lors de la séance suivante. Il est signé par le maire et le secrétaire. Les contestations devront être produites avec la proposition de la rédaction modifiée dans la quinzaine qui suit sa communication ».
6. Droit à l’information :
6.1 Les documents annexes de chaque conseil municipal sont logés sur une page dynamique (https://extranet.sarrebourg.fr/annexes/) pas une page statique comme c’est le cas pour le reste des documents préparatoires. Du coup je n’ai pas pu accéder aux annexes du conseil du 9 octobre puisque le 13 octobre vous avez convoqué le conseil du 23 donc effacé les annexes du 9 octobre. Tout cela parce que vous avez convoqué 2 conseils municipaux en octobre 2023 et en plus à chaque fois pour une durée de moins d’une heure. Concernant le rapport d’activités de la CCSMS le lien WeTransfer ne fonctionne plus : « Ce transfert a expiré et n’est plus disponible. » Il serait là aussi judicieux de le mettre sur l’extranet.
6.2 Je vous prie de remettre l’ensemble de ces documents sur l’extranet de la ville de manière visible et définitive. Comme je vous l’ai déjà écrit il suffit de faire comme sur l’extranet de la CCSMS qui est efficace et surtout où rien n’est effacé d’un conseil à un autre.
Le seul intérêt de votre nouveau huis clos était de dissimuler au contrôle de légalité de l’autorité préfectorale l’illégalité de la délibération DCM n°2023_75 et des prises illégales d’intérêts qui en découlent sans oublier de cacher à nos concitoyens votre responsabilité dans la fermeture du restaurant du Centre Socio-culturel.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Fabien KUHN
Pièces jointes :
01. 20130506 Abrogation de la délibération n° 120-08 par la commune de Gières
02. 20230703 DCM n°2023_75 Centre socioculturel avenant à la convention CM-du-03-07-2023_PV
03. 7. Projet avenant gestion équipements CSC